La place de la Femme dans le monde du Numérique

Savez-vous qui dirigeait le département génie logiciel du laboratoire qui a conçu le système embarqué du programme Apollo pour la NASA ? Margaret Hamilton. Une femme. Connaissez-vous le nom de la personne qui est considéré comme le premier programmeur de l’histoire ? Ada Lovelace, une femme, une mathématicienne, une programmatrice, donc. Et si l’on ne sait pas tout cela, c’est à cause de l’effet Matilda. Une loi sociale souvent méconnue qui passe par le déni ou la minimisation systématique de la contribution des femmes scientifiques à la recherche.

Disons-le simplement, car Margaret Hamilton et Ada Lovelace ne sont pas les seules à avoir permis à l’histoire d’avancer : sans les femmes, pas de numérique, pas d’ordinateur, et rien de tout ce que nous connaissons aujourd’hui dans ce secteur.

Mais la place de la femme dans le numérique est loin d’être la même que celle des hommes. Pourtant, de 1972 à 1985, l'informatique était la deuxième filière comportant le plus de femmes ingénieurs. Mais, aujourd’hui, ce n’est plus un métier mixte : les femmes représentent moins de 30 % des professionnels du numérique. Et même moins de 20 % si l’on ne regarde que les métiers techniques ! On les retrouve plus nombreuses dans les emplois du marketing, de la communication, ou dans les fonctions commerciales. La situation est telle qu’en 2017 le gouvernement a signé un plan sur la mixité dans le numérique avec les acteurs du secteur qui les engage sur cinq ans (www.economie.gouv.fr/(...)/plan_mixite_numerique_vf.pdf).

La situation est d’autant plus paradoxale que le secteur est dynamique et que rien ne justifie qu’il s’agisse de métiers d’hommes plutôt que de femmes. Sauf des stéréotypes, qui ont la vie dure et contre lesquels il convient de lutter.

Les changements se feront sur le temps long : en ouvrant les voies de formation à plus de femmes, et en changeant les clichés sur un métier de geeks perdus dans leurs écrans loin de la vie réelle.

Texte rédigé par Sébastien Bailly